INTERVIEW Shiva Lynn Burgos, la fondatrice de GESTE, dialogue avec Pierre Renault sur son prochain salon d'art.

English version below

Paris, 27/09/2024

L’essence du concept original, où l'utopie est présentée comme une sorte d'opium sociétal, une addiction collective à des idéaux inatteignables. 

-Ça me rend curieux. Tu penses que cette expo pourrait t'inspirer dans ta propre vie ou ton travail?

+Cette exposition pourrait influencer ma démarche artistique et professionnelle, étant donné que je jongle entre les rôles de commissaire et d'artiste.

-Ah, je vois ! Être à la fois commissaire et artiste doit te donner une perspective unique. C'est génial que tu puisses trouver de l'inspiration dans le travail des autres. Comment tu penses que cette expo pourrait influencer ta prochaine création ou ton prochain projet de commissariat ?

+Je suis actuellement à la recherche d'artistes pour ma prochaine exposition et je cherche de l'inspiration. On dit que c'est en s'inspirant des autres qu'on arrive à choisir et réfléchir à notre propre thème, qui est l'utopie. 

-L’utopie comme thème, c'est vraiment intéressant et plein de possibilités ! Ça peut mener à des œuvres très variées et stimulantes. Comment tu envisages d'aborder ce thème dans ton exposition ?

+Je songe à fusionner deux concepts : l'utopie et l'opium, créant ainsi le terme "utopium". Cette idée évoque un explorateur d'utopies qui développerait une forme de dépendance ou d'obsession. Paradoxalement, cette quête d'un monde idéal pourrait basculer vers une réalité dystopique. 

-Wow, quelle idée originale ! Mélanger utopie et opium crée une tension fascinante. Ça pourrait vraiment pousser les artistes à explorer les limites entre le rêve et la réalité. As-tu déjà trouvé des artistes qui seraient intéressés par ce concept?

+En tant que collectionneuse d'art moi-même, j'envisage d'inclure certaines pièces de ma collection personnelle dans notre prochaine exposition UtOpium. J'ai récemment lancé une invitation aux autres commissaires, artistes et collectionneurs pour qu'ils proposent des œuvres capables de susciter une forme d'obsession, d'évoquer une sensation d'addiction, ou de créer un effet d'aspiration vers un ailleurs. 

-Quelle approche intéressante ! Utiliser ta propre collection comme point de départ, c'est une excellente idée. Ça doit être stimulant de collaborer avec d'autres professionnels du monde de l'art pour créer cette exposition unique. Comment comptes-tu présenter ce concept d'Utopium aux artistes que tu vas inviter?

+Excellente remarque. Effectivement, c'est un bon point de départ. Les termes "utopie" et "opium" évoquent une certaine forme d'imaginaire dans l'esprit d'un artiste, et chacun a sa propre façon de l'exprimer. Cependant, il serait judicieux de préciser davantage l'orientation thématique.

-Tu as raison, il faut trouver un équilibre entre laisser libre cours à la créativité des artistes et garder une cohérence thématique. C'est un défi intéressant pour toi en tant que commissaire. As-tu pensé à créer une sorte de guide ou de manifeste pour aider les artistes à comprendre ta vision de l'UtOpium?

+Par définir le concept, je propose des questions pour stimuler la réflexion des artistes.

Par exemple : « Comment l'obsession peut-elle transformer une utopie en dystopie? » ou "Quelle forme prendrait votre paradis artificiel? » Aux collectionneurs, je demande : « Que proposez-vous qui opitime ce sentiment, qui vous plonge dans un état extatique, l'objet dont vous ne pouvez pas vous passer? » 

Nous jouons donc avec l'idée du moment où le sujet de l'artiste devient l'objet et où l'objet du collectionneur devient le sujet. Pensez-y haha Que le plaisir commence!

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INTERVIEW

GESTE Founder, Shiva Lynn Burgos in dialogue with Pierre Renault on her upcoming art salon.

The essence of the original concept, where utopia is presented as a kind of societal opium, a collective addiction to unattainable ideals.

-It makes me curious. Do you think this exhibition could inspire you in your own life or work?

+This exhibition could influence my artistic and professional approach, given that I juggle the roles of curator and artist.

-Ah, I see! Being both curator and artist must give you a unique perspective. It's great that you can find inspiration in other people's work. How do you think this exhibition might influence your next creation or curatorial project?

+ I'm currently looking for artists for my next exhibition and I'm looking for inspiration. They say that it's by taking inspiration from others that we can choose and reflect on our own theme, which is utopia.

-Utopia as a theme is really interesting and full of possibilities! It can lead to very varied and stimulating works. How do you plan to approach this theme in your exhibition?  

+I'm thinking of merging two concepts: utopia and opium, thus creating the term "utopium". The idea evokes an explorer of utopias who develops a form of addiction or obsession. Paradoxically, this quest for an ideal world could tip over into a dystopian reality. 

-Wow, what an original idea! Mixing utopia and opium creates a fascinating tension. It could really push artists to explore the boundaries between dream and reality. Have you found any artists who would be interested in this utopium concept?

+As an art collector myself, I'm considering including some pieces from my personal collection in our next UtOpium exhibition. I've recently issued an invitation to other curators, artists and collectors to propose works capable of arousing a form of obsession, evoking a feeling of addiction, or creating an effect of aspiration towards an elsewhere.

-What an interesting approach! Using your own collection as a starting point is a great idea. It must be stimulating to collaborate with other art world professionals to create this unique exhibition. How do you plan to introduce this UtOpium concept to the artists you'll be inviting?

+Excellent comment. Indeed, it's a good starting point. The terms "utopia" and "opium" evoke a certain form of imagination in an artist's mind, and everyone has their own way of expressing it. However, it would be wise to be more specific about the thematic orientation.

-You're right, we need to strike a balance between giving free rein to the artists' creativity and maintaining thematic coherence. This is an interesting challenge for you as curator. Have you thought about creating some kind of guide or manifesto to help artists understand your vision of UtOpium?

+By defining the concept, I propose questions to stimulate the artists' thinking.

For example: "How can obsession transform a utopia into a dystopia?" or "What form would your artificial paradise take?" To the collectors I ask, “what do you propose that opitimises this feeling, plunges you into an ecstatic state, the object you cannot be without?” 

We are therefore, playing with the idea of when the artists' subject becomes the object and the collector's object becomes the subject. Think about it. Let the fun begin!